La sexualité des petits enfants est souvent un taboue pour les parents. Ils l’abordent avec délicatesse ou tâchent de ne jamais en parler clairement. Néanmoins, nos enfants nous surprennent avec leurs questions et leurs manières de découvrir les zones génitales de leur corps. Comment doit-on réagir à l’égard d’une telle situation ?
Début de l’éveil sexuel chez les enfants
L’un des parents nous a confié un secret en parlant de l’éveil sexuel chez l’enfant : “
mon enfant est en phase de découverte pour ses zones génitales et je n’ai pas pu lui interdire un tel comportement de peur de l’intimider”.
Il est normal que les parents se sentent démunis face aux comportements et questions de leurs jeunes enfants en phase de découverte de leur corps. Le fait de se toucher les organes génitaux n’est pas différent du fait de se toucher la tête, les yeux, le nez, les orteils…
Laisser son enfant explorer sa sexualité est donc nécessaire pour son développement sans lui donner l’impression de faire quelque chose de mal, d’interdit, et qui déplaît à ses parents.
Leur sentiment d’embarras ne doit en aucun cas être affiché ni par la mimique, ni par les gestes, ni par les paroles. Ils doivent agir en toute spontanéité et faire semblant de ne rien voir.
Selon la
psychologie de l’enfance la sexualité d’un enfant qui est en développement ne répond pas aux mêmes besoins de l’adulte. Mais cela n’empêche que l’
éveil sexuel commence dès la naissance, voire même avant. Chez l’enfant, il s’agit avant tout d’un jeu, d’une découverte et d’une expérimentation de son corps et de ses réactions. Mais petit à petit, cet éveil à la fois affectif, sensuel et sensoriel conduit l’enfant, curieux à apprendre de nouveaux mots (pénis, vulve, intimité, amoureux, etc.) et d’autres représentations.
Quand peut-on évoquer l’éveil sexuel avec nos enfants ?
La communication autour de la sexualité s’entame dès la naissance sans être pour autant verbale et ce par le biais d’une interaction entre l’enfant et ses parents au quotidien avec les gestes, les caresses, l’allaitement, la voix douce de la maman…qui pourraient déclencher une lubrification vaginale chez la petite fille et une érection chez le petit garçon. Les parents ne doivent pas appréhender de telles réactions.
Toutefois, ces réactions peuvent déjà mettre les parents mal à l’aise, en se demandant s’ils font quelque chose de mal. Dans ce sens les sexologues affirment que si on laisse l’enfant sans affection, il risque de s’éveiller plus lentement à son entourage, tandis que l’affection est encline à aiguiser son goût de vivre.
Le langage approprié pour parler de sexualité avec un enfant
Vers l’âge de deux ans, l’enfant ne cesse de poser la question «C’est quoi ça?». Pour répondre, il faut surtout appeler les choses par leur nom. Ainsi, tout comme un nez est un nez, un pénis est un pénis, une vulve est une vulve. Les mots comme zizi ou une zigounette, les choux, petites graines et autres mots fantaisistes sont à proscrire ! Il ne faut pas non plus assimiler la sexualité et les zones intimes du corps à quelque chose de sale, de honteux. Le langage que l’on tient pour transmettre notre vision de notre corps est essentiel pour inciter les enfants à aimer leur propre corps. Les longs cours d’anatomie ne sont pas du tout recommandés, essayez juste de dire l’essentiel sans tâcher ni d’embellir ni de déformer la vérité, par exemple si votre fille vient vous demander de lui dire ce qu’elle vous montre est un bouton, eh bien vous êtes censé lui expliquer que c’est son clitoris.
Sexe et enfant entre 4 et 6 ans
Entre 4 et 6 ans, est la période des
Pourquoi et des
Comment. Dans ce cas au lieu de répondre tout de suite, le parent peut à son tour demander d’abord à l’enfant : «Et toi, qu’en penses-tu?» afin de savoir ou en sont ses connaissances et d’y adapter son discours. De toute manière la réponse doit toujours être ajustée à son expérience et à son rythme. Comme ça le jour où le petit garçon, aura de nombreuses érections et qu’il s’en aperçoit il faut lui expliquer que cela s’appelle une érection et que son pénis monte et redescend ensuite.
Quant à la masturbation, elle est tout à fait naturelle. Voilà pourquoi, l’enfant doit pouvoir s’y adonner sans se sentir coupable pour apprendre le fonctionnement de son corps et pour avoir plus tard une vie sexuelle adulte normale. Il ne faut donc pas le culpabiliser si vous le trouver en train de se caresser ou assimiler sa zone génitale à quelque chose de sale et de déshonorant. Apprenez à votre enfant la notion de l’intimité en lui expliquant que l’intimité est le fait de s’isoler dans sa chambre pour faire toute les choses qu’il aime comme le fait de dessiner et de lire. Initiez-le aux règles de la sécurité en évitant de lui transmettre la peur. La sécurité de son apprentissage de la sexualité est ainsi nécessaire pour le prévenir du
viol d’enfant.